mardi 8 février 2011

La fenêtre panoramique de Richard Yates

C’est l’histoire de deux minables, persuadés depuis toujours qu’ils ne le sont pas, et pour se le prouver, ainsi qu’au monde entier, ils tentent une action qui, se soldera par un échec. lIs sont alors bien obligés de se rendre à l‘évidence : ils ne valent pas mieux que les autres qu’ils ne cessaient de dénigrer. Car tout le roman met en scène ce genre de personnes, sans intérêt, sans envergure. A une exception près : John dit les choses sans s’embarrasser des conventions. Il sait appuyer là où ça fait mal, il est un impitoyable miroir pour tous ces américains moyens. Seulement, on essaye de le contrôler, de le maintenir à l’écart des autres : on l’enferme dans un hôpital psychiatrique, car il est trop dangereux pour la société moderne qui ne sait que mentir et se complaire dans la médiocrité. Les seules actions dignes de respect viennent d’April : l’idée du voyage et l’avortement. Belle récompense : dans un premier temps, on cherche à la faire passer pour une folle tout comme John, puis elle meurt ! Bref un tableau, certes vrai, mais peu subtil, tiré à gros traits. 

La lecture du roman m’a vaguement amusée à la page 132, quand on imagine Franck gérer son travail (dossiers renvoyés aux collègues dans l’espoir de s’en débarrasser). Sur 500 et quelques pages, c’est un peu juste. Après la phase d’enthousiasme qui suit la décision de partir en Europe, je n’avais plus qu’une envie : en finir pour passer à autre chose ! Mais l’auteur a une écriture facile donc on ne voit pas passer les pages, c’est déjà ça. La traduction de Robert Latour est mauvaise : les « Jesus » et les « okay » à tout bout de champ n’ont aucun sens en français et sont assez agaçants.

En résumé, ce livre ne m’a pas beaucoup intéressée ni même trop divertie. Je n’ai que faire des petites histoires de minables. Je préfère de loin les grandes histoires des gens qui sortent de l’ordinaire. 

1 commentaire:

  1. eh ben dis donc ça c'est de la critique au vitriol ! je ne suis pas aussi négative que toi sur cette lecture. Yates dresse un tableau bien noir de la société américaine des années 50 c'est ce qui m'a intéressé même si j'y ai trouvé des longueurs !!! à dimanche !

    RépondreSupprimer